AUXONNE (Côte d'Or, FRANCE)

Restauration de l'orgue François Callinet (1789)


Alimentation.

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Soufflerie reconstituée et encorbellement


L'alimentation est assurée par trois soufflets cunéiformes à cinq plis (cf. devis Callinet) de six pieds sur trois.
Le porte vent collecteur d'origine a confirmé l'emplacement et les dimensions de ces trois soufflets. Un trou ancien dans le mur du fond nous a permis de placer la poutre de soutien des leviers au tiers de la longueur des soufflets (proportion tout à fait normale).

Ces trois soufflets sont entièrement en chêne, avec des tables épaisses (45 mm.) sans cadre et panneaux. En l'absence de modèle d'époque et au vu des habitudes de menuiserie de Callinet, c'est cette méthode qui nous a paru la plus plausible. Les planches sont assemblées par rainures et tenons mortaises ; tous les joints sont doublés de peau sur les deux faces de chaque table (plus de 100 m de bandes de peau ont été nécessaires par soufflet). L'épaisseur des éclisses varie de 5 à 2 mm. sur toute leur longueur.

Pour la détermination de la pression, nous avons effectué des essais à 80, 85 et 90 mm. de pression après avoir posé les principaux de Grand-Orgue et Positif (cf. C.R. 6 et 7). La pression définitive est donc de 85 mm. de colonne d'eau, assurée par des bacs remplis de gravier (production locale !). Cette méthode permet de fixer très précisément la pression de chaque soufflet.

Lorsque l'orgue est alimenté par le moteur ventilateur, le réglage des différentes boîtes à rideau permet d'obtenir la même pression de sortie à chaque soufflet avec des postions différentes de table supérieure, dues aux différences de charge ; cette méthode permet de limiter au maximum les houppements car une seule table absorbe les secousses, comme dans le cas d'un pompage manuel.
Lorsque l'orgue est alimenté manuellement, cette différence dans les charges permet au souffleur de ne s'occuper pratiquement que de deux soufflets, ce qui limite là aussi les risques de secousses.

Section du porte-vent collecteur : 220 × 120
Section d'ouverture de chaque gosier d'alimentation (sous chaque soufflet) 2 × (152 × 85)
Ce qui signifie que chaque soufflet donne suffisamment d'air pour alimenter tout l'instrument.

La restauration des porte-vent a permis de découvrir l'emplacement du tremblant d'origine et la reconstitution de sa mécanique (après le montage complet de l'instrument) a justifié les découpes maladroites de François Callinet dans le bas de la porte latérale du soubassement.

Les postages sont en grande partie d'origine, en plomb assez fin. Les perces sont souvent diminuées entre la chape et la pièce gravée. Les postages (et les perces) sont souvent de section faible, limitant ainsi la puissance des tuyaux, notamment les graves en bois (principaux et bourdons) et les graves de façade ; mais leur place n'est pas discutable car ils sont souvent marqués à l'encre (écriture Callinet).

Les graves en bois et les tuyaux des tourelles de façade ont des cales permettant de régler l'arrivée du vent au pied des tuyaux (ces cales sont toutes ouvertes au maximum dans les basses, la limite d'alimentation étant déjà donnée par les postages. cf. photos).



Vue de dessus de la soufflerie



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